samedi 10 janvier 2015

Hommage à Charlie

Charlie ne tenait qu'un maigre crayon,
Une brindille de bois et de fusain,
Penché sur ses journaux et ses dessins,
Vêtu d'un mince rempart de lin,

Il voyait déjà demain sur son calepin,
Une avalanche de métal et un déluge sanguin,
Des flammes hurlant au bout des canons...

Puis, plus rien.

Face à ces barbares vengeurs,
Les tambourinements de son coeur
Se sont tus. Et les autres, fiers de leur labeur,
Lâches d'esprit, fanatiques de vilénies,
S'en furent, sans nom, cagoulés,
Crachant à la face de prophète et dieu
Leurs volontés d'imposer la peur et la haine.


Rassemblés ici,
Nous vous avons vus,
Nous vous désignons du doigt, unis,
Maintenant, vous êtes perdus,
Puisque par millions, nous clamons : "Je suis Charlie."

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Un avis, une réaction ;hésitez pas...

"Mon histoire ne s'accorde ni à leur monde, ni à leur mode de vie; leurs vies et la mienne ne suivent pas le même chemin. J'ai un bien autre monde en tête, qui porte dans le même coeur son amère douceur et sa peine aimée, le ravissement de son coeur et la douleur de l'attente, la joie de la vie et la tristesse de la mort, la joie de la mort et la tristesse de la vie. En ce monde, laissez moi avoir mon monde, et être damné avec lui ou sauvé avec lui."

Gottfried de Strasbourg

"Quand Ils parlent d'espérances trompées,
De Tristesse et d'oubli, d'amour et de malheur,
Ce n'est pas un concert à dilater les coeurs;
leurs déclamations sont comme des épées :
Elles tracent dans l'air des cercles éblouissant;
Mais il y pend toujours quelques gouttes de sang."


Extrait de La Muse, d'Alfred Musset, tiré du recueil les Nuits de Mai