Le blé,
certains savent le moissonner, de nombreux éditeurs, notamment, mais le blé,
c'est nous qui le plantons et l'abreuvons de vos vies.
Une fois
mort, notre blé sera toujours là, sous l'oeil du prédateur avide
qui sous prétexte de faire redécouvrir ou déterrer des classiques,
viendra encore nourrir d'or son escarcelle. Alors que durant toute
notre existence, nous aurons gratté la terre à la recherche de
quelques piécettes de plus pour manger.
Comment
pouvons-nous accepter cette injustice ? N'avons-nous pas le droit de
survivre comme tout le monde ?
À quoi
servons-nous dans ce monde ? Nous autres, les artistes, où est notre
place ?
Et vous
êtes-vous demandé où était celle de l'éditeur ?
Produit-il
quelque chose, lui ?
Il attend à
ce que vous bougiez votre petit cul du champs de piécettes et à ce
que vous alliez vendre, dédicacer, faire votre promotion ; sans
rétribution, sauf celle que vous aurez l'année prochaine, lorsque
tout le monde aura empoché le pactole et qu'on vous servira sur un
plateau votre misérable pourcentage ; ou pas, ce qui arrive aussi.
Et si vous
vendez peu, ce sera de votre faute. Évidemment.
Les esclaves
ont toujours tord. Surtout lorsqu'ils se sont enchainés tout seul en
signant et paraphant des contrats d'édition (de cessions de
propriété) merdiques. Et j'en vois qui dénonce les 6% (voire
moins), qu'ils perçoivent sur les livres jeunesse. Et ces mêmes
personnes résignées continuent de signer ce genre de contrats –
d'autres jouent avec l'éditeur au ping-pong, en envoyant des lettres
outrées pour ouvrir la discussion. Vous croyez vraiment qu'ils vont
revaloriser vos salaires, vous écouter ? Sérieusement ? Alors que
rien ne les y oblige, que vous êtes leurs vaches à lait ?
https://www.actualitte.com/article/tribunes/mal-remunere-deconsidere-l-auteur-est-trop-souvent-exploite/59640
https://www.actualitte.com/article/tribunes/mal-remunere-deconsidere-l-auteur-est-trop-souvent-exploite/59640
Et en plus,
vous dénoncez le fait que les autres auteurs sont à 8-10%, pas vous,
histoire de bien nous monter les uns contre les autres. Qui manie a
badine et le fouet ? Les auteurs ne choisissent pas leur pourcentage, ils le subissent.
Vous essayez de discuter avec des personnes qui ne vous respectent pas et vous infantilisent.
Vous essayez de discuter avec des personnes qui ne vous respectent pas et vous infantilisent.
C'est à
croire que les auteurs sont tous une bande d'esclaves masochistes !
Si vous aimez le fouet et les mensonges, lisez cette horrible poème,
vous identifiez-vous ? (ATTENTION : ces propos sont choquants,
malheureusement, ils sont aussi plutôt vrais.)
Oh oui, éditeur, fouettez moi l'arrière train
Que je sabre
un nouveau manuscrit à l'encre de mon sein,
Oh oui
éditeur, faites moi suer dans l'arrière cour
de la
publication, qu'à coups de badine et sans un sous, j'en fasse tout
le tour,
Et cela
jusqu'à ce que les étoiles de blés (argents) suintent de tous les
pores de ma peau,
Ou pas,
les auteurs courent les rues, alors que je sois pendu, mon brave
bourreau,
Oh oui, éditeur, je serais votre esclave, toujours en émoi,
à six-huit
pourcent, je lécherai votre tirelire cent fois,
Jusqu'à ce
qu'elle reluise de plaisir, puis trop tard, je perdrai la foi :
"Vilain
goujat, vous ne respectez point mon droit de survivre,
Votre
comportement indigne me rend tout(e) ivre,
Vous me
faites tant de fausses promesses,
Oh, un autre contrat, non, je ne céderai pas face à votre proposition pécheresse,
Oh oui mon
grand éditeur, vous me faites du bien avec vos fausses largesses,
Un petite
signature, je dois parapher toutes ces pages, c'est cochon,
Soyez plus
doux avec toutes ces clauses qui me perforent, voyons,
Vous savez
bien comme elles m'irritent l'inspiration."
Ce poème
caricatural se base sur des faits réels : on vous ***** et vous vous
y résignez, signez à nouveau. Une autre voie est possible !
Alors, quand
nous lèverons-nous, récupérerons nos bds ou nos livres et nous
allierons-nous aux libraires et à nos pairs, en outrepassant notre
"fonction" d'esclave ?
Qu'attendons-nous
pour briser nos chaines ? De toute façon, rare sont ceux qui vivent
de leurs arts, alors qu'avons-nous à perdre à partager modestement
nos oeuvres en les imprimant au coup par coup ? Sans jouer le jeu des
requins ?
Reprenons
notre liberté.
De quoi
avez-vous peur en vous auto-éditant ? De perdre votre
"professionnalisme" ?
Mais vous
n'êtes pas des professionnels ! Vous ne vous faites pas payer vos
frais de déplacements, etc et vos heures de dédicaces en salons du
livre, bibliothèque ou en librairie. Quelle profession ne se fait
pas payer tout ça, à part la notre ?
Et par
pitié, bdistes, ne taclez pas les autres auteurs plus littéraires,
parce qu'ils ne dessinent pas lors des dédicaces. Un salon, ça dure
de 10h à 18h pour tous les auteurs : c'est quantifiable, ça
doit-être payé. Y a pas besoin d'arguments de pénibilité ou de
dire qui fait quoi, qui fait plus : en revanche, vous pouvez négocier
un taux horaire différent, on ne vous en tiendra pas rigueur. Ne
jouez pas à nous dresser les uns contre les autres. :(
La meilleure solution pour s'en sortir :
Ne signez
plus de contrats d'esclavage.
Auto-publiez-vous
avec un groupe d'auteurs !
Cotisez-vous
pour l'impression !
Entraidez-vous
pour les corrections !
Mettez-vous
en association !
Et
partez à l'assaut des salons et des libraires !
Ou
négociez avec les éditeurs "d'applomb" et faîtes vous
payer vos déplacements et vos heures de dédicaces ! Faîtes-vous
respecter et payer pour votre travail !
Et maintenant, c'est l'éditeur qui fait la littérature !
http://www.lexpress.fr/culture/livre/qui-fait-la-litterature_1132418.html
Et si la ministre le dit, c'est qu'elle l'a entendu quelque part. (pas mal d'éditeurs le pensent ; alors qu'ils n'écrivent pas...)
ATTENTION : il serait
malsain de faire un amalgame, je ne le répéterai jamais assez sur
ce blog : tous les éditeurs ne sont pas des escrocs esclavagistes
démoniaques et tous les auteurs, pas des honnêtes esclaves
angéliques. Par exemple, une poignée (?) d'éditeurs se battent pour
leurs auteurs. Et une poignée d'auteurs (?) (au melon gros comme une
pastèque) le leur rendent très mal.
Dans les deux cas, les
auteurs ont bel et bien les chevilles enflés, la plupart à cause du
boulet et des chaînes qui les blessent, d'autres, parce qu'ils ont
une maladie psychique : "le narcissisme littéraire" ou
encore "l'orgueil" ou "le livre parfait".
Généralement, ils ne publient pas de deuxième livre, ceux-là.
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