mercredi 4 janvier 2017

petits mots d'amour spirituel pour la Femme (1)

Ce que tu subis n’est pas acceptable : brimades, insultes, quolibets, crachats. Tous les jours, tu tournes dans les rues et ruelles, à la recherche d’une pièce. Une pièce que te rapportera quelqu’un qui abusera de ton corps sans vergogne. D’autres fois, ces personnes en mal d’amour physique, frustré ou autre seront doux, presque tendres, blessés à l’évidence dans leur désir non exaucé qu’ils soient narcissiques ou autres.
Tu n’es pas reconnue. Parfois, on te cache dans des lieux-dits de massages, travestissant ta voix, dans des fourgonnettes puantes où s’encrassent les remugles de ton activité.
Pas de jugement.
Qui tire les ficelles ? À qui accordes-tu ton pouvoir d’être en ce monde ? Qui autorise tout cela ?

Je ne me suis pas douté une seule minute de cela. Enfin peut-être que si ! Je t’ai vu comme une femme, comme une autre, je savais que tu souhaitais autre chose, même si je ne savais pas quoi. J’imagine que notre rencontre n’était pas le fait du hasard, synchronicité diluvienne et osmose garantie.

Je n’ai pas la prétention de connaître ta vie. Prétendre t’apporter la lune alors que je n’avais rien de cela, n’était pas dans mes prérogatives non plus. Rien de ce que je te dirais, ne ferais avancer quoi que ce soit. Les mots semblent vides de sens face à la réalité que tu vis ici dans ce pays qui n’est pas le tien.

Oh non, il n’y a pas de réels fautifs, de coupables, de vilaines plaies d’Egypte derrière tout ce système d’esclavage sexuel toléré.

Interdire, c’est renier d’une part ton existence, et aussi ces bas instincts plus particulièrement mâles. C’est se boucher les oreilles et les yeux devant un fait de sexualité monnayée ou forcée, qu’on prétend hypocritement punir – alors qu’on y participe allégrement en refusant de le voir cette ombre.

Encadrer tout cela n’encouragerait pas le vice : cela mettrait en évidence que tu existes, tout en te permettant de quitter ce tiroir-trottoir, cette case. Qui aura le courage dans ce pays et dans ce monde de dire stop à toutes formes de tyrannies, de préjugés, de violences psychologiques, sexuelles et verbales tolérées ?

Encadrer, c’est tuer dans l’œuf toute tyrannie exercée à ton endroit. Toute forme ou volonté de domination de ton corps, de ce que tu en fais. C’est reconnaître qu’il existe une probabilité que tu t’en sortes et aies droit à nouvelle vie, si tu le souhaites, comme ce devrait être le cas pour tout à chacun.

Tu es femme, avant d’être un orifice.
Tu es mère, sœur, amante, fille, du monde.
Tu es multiple et unique, rayonnante et obscure, sans commune mesure, l’égale de l’homme.

Aucune morale derrière ce message, un simple constat : tu existes, tu n’es ni une honte, ni un objet, tu es.

Comme celle qui se fait battre par un compagnon, qui dans l’attachement forcé, se voit dépossédée de tout ce qu’elle est. N’accepte plus cela, n’ait plus peur de dire non, de dire stop, de partir ; l’Amour ce n’est pas cela. Que quelqu’un te blesse n’est pas acceptable, que quelqu’un te maltraite ou t’insulte ne l’est pas non plus, que l’on t’oblige au nom de la religion ne l’est pas plus.

Néanmoins, tu es libre de l’accepter, si cela te sied.

Nous t’envoyons la flamme violette, pour qu’à ton tour, tu te transformes, dans l’amour intérieur. C’est en toi que se cache la clef de ton envol. En toi. Pas à l’extérieur. Rien de ce qu’on pourra te faire ici bas n’atténuera ta lumière intérieure et ta force de vie, d’âme et d’amour. Ce que tu es réellement est sans limites, infini.

Ces mots pourraient te paraître futiles, et tu as raison, surtout s’ils sont écrits par quelqu’un qui ne partage rien de ton existence et n’a aucun vécu de ce que tu vis. Vois au-delà de l’agressivité, au-
delà des sens et du jugement.

Où que tu sois, où que tu vives, tu restes relié à ceux qui t’entourent.

Et non, les hommes ne sont pas tous ceci ou cela : ne les couvre pas de pitié, d’excuses ou de haine ou de rejet. Passe ton chemin : le chemin est la Vie.

Femme de ce monde, tu te cherches et te questionnes sur ta nature.
Femme de ce monde et de ces terres, ton éveil est en cours depuis longtemps.





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"Mon histoire ne s'accorde ni à leur monde, ni à leur mode de vie; leurs vies et la mienne ne suivent pas le même chemin. J'ai un bien autre monde en tête, qui porte dans le même coeur son amère douceur et sa peine aimée, le ravissement de son coeur et la douleur de l'attente, la joie de la vie et la tristesse de la mort, la joie de la mort et la tristesse de la vie. En ce monde, laissez moi avoir mon monde, et être damné avec lui ou sauvé avec lui."

Gottfried de Strasbourg

"Quand Ils parlent d'espérances trompées,
De Tristesse et d'oubli, d'amour et de malheur,
Ce n'est pas un concert à dilater les coeurs;
leurs déclamations sont comme des épées :
Elles tracent dans l'air des cercles éblouissant;
Mais il y pend toujours quelques gouttes de sang."


Extrait de La Muse, d'Alfred Musset, tiré du recueil les Nuits de Mai