Parfois, on s'attarde sur des éléments aussi inaboutis qu'un son de branche brisé un jour de grand vent. Un joli "craque" retentit. Mais le pire, dans l'histoire, c'est l'absence de retombée ; elle est toujours reliée à l'arbre par des filaments aussi fins que des aiguilles.
Va-t-elle chuter ? Doit-on la couper ?
D'un côté, on laisse le temps et la nature s'en charger, de l'autre, on agit de manière définitive. En fin de compte, on arrive au même résultat.
Je ne sais pas quelle est la meilleure méthode. Je crois que si une telle chose se produisait, aussi banale, soit-elle, j'immortaliserais son présent, peut-être aussi son passé, et qui sait, même son futur. Une trace de cette branche demeurera dans mes histoires. Après tout, elle est aussi précieuse que l'arbre qui lui a donné le jour, peut-être plus, car elle est en sursis, suspendue à une hauteur difficilement atteignable, bousculée par des souffles violents. Et qu'on ne peut pas la sauver de sa fin inéluctable.
Ces petits détails créent une atmosphère dans un récit ; quoiqu'il faille en avoir l'idée au moment de l'écrire, ce qui n'est pas toujours le cas...
J'ai réfléchi à "pourquoi" j'écrivais encore et toujours. Je ne vous servirais pas des citations vides de sens, qui ressemblent à de vieilles recettes de cuisine. J'écris à cause de la fragilité même de l'existence et de mon incapacité à remédier à la situation. Ma plume est mon arme ; et chaque histoire que je raconte, une attaque détournée et brutale à l'égard d'un monde que je juge désemparé.
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