dimanche 22 avril 2012

Art Plume Mania

  Ni je ne soumets, ni je ne suis soumis, je n’appartiens à personne, je ne possède personne, je ne suis pas à vendre, en mon cœur ou en mon âme. 
  Je suis un être pensant, on m’a donné un nom, j’en suis digne, je ne suis ni un mouton, ni un dieu ; j’abhorre le pouvoir, mais je ne le laisserais pas entre les mains de ceux qui s’en servent, impunément pour dominer mon futur. 
  J’éviterais les pièges sournois qui trahissent mes rêves et mes volontés, je trancherais à vie la félonie, rejetterais tous les artifices, toutes les addictions qui m’affaiblissent, et combattrais par la plume. 
  Je ne ferais souffrir personne, je ne souffrirais pas d’un autre, je n’ai pas  peur de la douleur, mais je ne suis pas masochiste ; je ne suis pas un animal qui obéit à sa nature comme un esclave. Je ne suis pas un standard ou un générique dément, qu’on clone à travers des usines civilisatrices. 
  Je m’en irai loin là-bas, à travers le noir, combattre le désespoir, jusque sur le fil obscur de ma plume. Je vais contre ce qui me rabaisse, ou qui me fourvoie, je marche sur ma propre voie, loin de toute haine, loin de toute rancœur, je m’inventerai moi-même loin de ces sentiers mille fois piétinés de morts. 
  La première rébellion est celle de l’esprit, du quotidien, je suis un homme, je sais dire « non » à tord ou à raison, penser au-delà de moi-même ; je pourfendrais ce qui m’asservit dans la misère ou dans l’opulence, dans cette vie ou dans une autre, à travers le temps et l’espace. 
   Je ne suis que de passage en ce monde, alors même si je tombe, je me relèverai ou bien, je mourrais. Toutes les voies mènent à la même destination, tôt ou tard. La mienne continuera de toute façon au-delà ; je n’en doute pas.
Art Plume Mania, G.N.Paradis

  C'est ce que je me disais, à l'âge de treize ans; et plus tard, aujourd'hui encore, lorsque je me le remémore. La Danse du Lys est née d'une révolte silencieuse, rédigée sur le vélin, des jours où ma voix cassée ne m'apportait nul écho, sinon celui des ténèbres. Des jours d'innocence, où je ne comprenais pas, le rejet, la hargne, la haine, l'ombre. Mais je n'oublie pas; même si je ne soufflais rien, ma plume, elle, bruissait. 
  Elle virevolte toujours; c'est la seule arme qui respecte la voie que j'emprunte, au coeur des songes, dans d'autres mondes, dans d'autres temps. Entrerez-vous dans la Danse ?


 



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"Mon histoire ne s'accorde ni à leur monde, ni à leur mode de vie; leurs vies et la mienne ne suivent pas le même chemin. J'ai un bien autre monde en tête, qui porte dans le même coeur son amère douceur et sa peine aimée, le ravissement de son coeur et la douleur de l'attente, la joie de la vie et la tristesse de la mort, la joie de la mort et la tristesse de la vie. En ce monde, laissez moi avoir mon monde, et être damné avec lui ou sauvé avec lui."

Gottfried de Strasbourg

"Quand Ils parlent d'espérances trompées,
De Tristesse et d'oubli, d'amour et de malheur,
Ce n'est pas un concert à dilater les coeurs;
leurs déclamations sont comme des épées :
Elles tracent dans l'air des cercles éblouissant;
Mais il y pend toujours quelques gouttes de sang."


Extrait de La Muse, d'Alfred Musset, tiré du recueil les Nuits de Mai