mardi 20 juillet 2010

La boucle, point d'interrogation

Parfois on songe qu'une rencontre survient dans les temps, que quelqu'un répond, d'une certaine manière à un autre. Pas n'importe qui, ni n'importe quoi, juste une question de files lumineux; la toile de la Destinée. Une variante de bonjour, un simulacre d'au revoir. 

Rien, jamais ne se termine, comme une boucle, un noeud symbolisant l'échange et la fuite. Qui part le premier ? La question est futile; nous nous quittons en même temps, à différents degrés de conscience.
"C'est fini", n'est jamais qu'un prétexte révélant l'absence de certitudes. Vous dirais-je que nous nous reverrons, et vous ne me croirez pas. Certaines fois, les réapparitions sont cruelles. Elles vous prennent à la gorge et l'étranglement survient, destructeur. 

Le Savoir mène à l'impuissance ou à la résolution, ultime rature sur une feuille de papier jaunie. On barre, on efface, mais en réalité, tout reste inscrit. Si facile de se voiler, si difficile de brûler le voile. 

Seule la bataille compte, jusqu'à la fin. Le reste n'est que balivernes et impressions, aussi volatiles qu'un lambeaux de fumée arraché au bout d'une cigarette. Je ne fume pas, et vous ? 

Vous ne devriez arrêter; souffler et aspirer devient vite une habitude fâcheuse. Ne voyez vous pas où je veux en venir ? Tout est là, inutile de chercher ailleurs. Provoquer ne mène qu'à la ruine. Tenter d'oublier, qu'à l'insomnie ou à la perdition. 

Et bien, je n'ai qu'une chose à écrire : que la boucle s'achève là où je la trancherai. Un seul geste, et la tête s'échappe du noeud coulant.
En réalité, tout ce texte incarne le passage d'un état à un autre. Je ne suis pas certain de le comprendre moi-même; mais vous reformerez bien la boucle à votre tour.  

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"Mon histoire ne s'accorde ni à leur monde, ni à leur mode de vie; leurs vies et la mienne ne suivent pas le même chemin. J'ai un bien autre monde en tête, qui porte dans le même coeur son amère douceur et sa peine aimée, le ravissement de son coeur et la douleur de l'attente, la joie de la vie et la tristesse de la mort, la joie de la mort et la tristesse de la vie. En ce monde, laissez moi avoir mon monde, et être damné avec lui ou sauvé avec lui."

Gottfried de Strasbourg

"Quand Ils parlent d'espérances trompées,
De Tristesse et d'oubli, d'amour et de malheur,
Ce n'est pas un concert à dilater les coeurs;
leurs déclamations sont comme des épées :
Elles tracent dans l'air des cercles éblouissant;
Mais il y pend toujours quelques gouttes de sang."


Extrait de La Muse, d'Alfred Musset, tiré du recueil les Nuits de Mai