J'ai cherché un petit bout de toile; je n'ai trouvé que des lambeaux de papier jauni. On constate tous les jours la présence de personnes extraordinaires sur le pas de notre porte. Laissez moi vous expliquer : on rencontre quelqu'un et là, on s'aperçoit immédiatement qu'on ne joue pas dans la même division. Par exemple, certains s'inscrivent au bon endroit, au bon moment; ils savent saisir l'opportunité, et ils ont ce qu'ils veulent. S'ils ont en plus le bon caractère, tout baigne (ou presque). Et puis, il y a ceux qui rament, qui se démènent et qui finissent dans un cul de basse fosse. Quoiqu'ils fassent.
Certes, voilà une bien belle caricature, passée au mixeur. Je ne me plains pas, je constate, et mes ambitions dévalent d'un cran. Pourquoi se casser la tête à briller socialement, quand on a un jardin derrière la maison ? La nature, rien n'est plus beau; tu peux parler à un arbre, il ne t'enverra pas sur les roses. Tu peux observer une fourmis, elle ne croira pas forcément que tu as de mauvaises intentions à son égard. Vive le ciel dégagé, l'air vivifiant; pas le genre à t'observer d'un air blasé ou à te jauger ou à te juger.
Je déteste une chose par dessus tout : les masques. On en revêt sans cesse, sans même s'en rendre compte. Ils finissent pas nous coller à la peau; par exemple, celui qui caractérise notre fonction. Tiens, toi t'es es employé de telle compagnie, tiens, toi t'es plombier.
On ignore toujours l'être qui se cache derrière le masque social. On se fiche de cette personne à un point inimaginable. Que ce soit un truand, un gros pervers, un pleutre ou une guimauve, tant qu'il est bien habillé et qu'il parle bien, on ne verra rien. Nous vivons dans une période de cynisme pur. Aucun naturel, juste de l'artifice bon marché.
Et vous savez quoi ? Silence.
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