samedi 30 juillet 2011

Au sujet de la ville

Certains jours, on se demande si on a pas manqué un épisode, comme si on avait couru après des ombres avec un lasso pendant des siècles et qu'on se réveillait brusquement. Et oui, on court après certaines personnes, en en retour, on ne fait que croiser des silhouettes dans un boulevard. Aujourd'hui, je passais devant des immeubles bancales,  ce qu'on nomme des tours, et je me disais : "comment peut-on entasser ainsi des êtres humains ?"  Beaucoup n'ont sans doute pas le choix. J'y réfléchis depuis un moment, mais la ville du vingt et unième siècle est un véritable lieu d'horreur matérielle et mentale, une sorte de prison urbaine insalubre. 
Déjà, c'est stérile ; difficile de faire pousser des légumes sur du béton - ensuite, je ne pense pas que nous soyons fait pour vivre dans une telle proximité. Je n'aime pas ce milieu ; dés que je n'ai pas d'arbres aux alentours, la nature à portée de main, je me sens oppressé. Et ça s'en ressent dans mes écrits, notamment dans Sans Nom, où finalement, c'est assez marqué. Sans oublier la ténébreuse empathie qui règne aux pieds des murs troubles et sur les rives des fleuves gris. Vivement que survienne l'exode urbain, en espérant qu'il ne soit pas déjà trop tard et qu'on en soit pas devenu trop dépendant. L'avenir est dans le pré. Quoique j'imagine qu'un jour, on aura des jardins suspendus et des véhicules propres, ce qui rendrait la ville plus vivable.  Soyons optimiste, bien que le problème fut complexe : malheureusement, si tout dépend des êtres humains, certains ont plus de pouvoirs que d'autres, et ne semblent pas souhaiter de changement.
Après tout, cet état de fait est lié à la mondialisation, qui est encore à ses balbutiements de mon point de vue : tant que toutes les régions du monde ne seront pas stabilisés politiquement et mises sur un pied d'égalité et que les mentalités n'évolueront pas, on stagnera. Sauf qu'avec un modèle économique fondé sur le pillage des ressources, le profit sans partage, l'asservissement de l'homme par l'homme et les coups de poker boursiers, l'avenir empruntera un chemin plutôt obscur. J'arrête ici ce billet, bonne journée.

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"Mon histoire ne s'accorde ni à leur monde, ni à leur mode de vie; leurs vies et la mienne ne suivent pas le même chemin. J'ai un bien autre monde en tête, qui porte dans le même coeur son amère douceur et sa peine aimée, le ravissement de son coeur et la douleur de l'attente, la joie de la vie et la tristesse de la mort, la joie de la mort et la tristesse de la vie. En ce monde, laissez moi avoir mon monde, et être damné avec lui ou sauvé avec lui."

Gottfried de Strasbourg

"Quand Ils parlent d'espérances trompées,
De Tristesse et d'oubli, d'amour et de malheur,
Ce n'est pas un concert à dilater les coeurs;
leurs déclamations sont comme des épées :
Elles tracent dans l'air des cercles éblouissant;
Mais il y pend toujours quelques gouttes de sang."


Extrait de La Muse, d'Alfred Musset, tiré du recueil les Nuits de Mai