Lorsque la lame bouge, les bougies sont soufflées. Quand j'y repense, que je jette un coup d'oeil en arrière, à l'occasion d'une sensation mystérieuse, je m'aperçois de tout le chemin parcouru, au niveau scriptural, surtout. J'ai débuté l'écriture de la Danse du Lys lorsque j'avais treize ans ; on pourra dire que dans quelques mois, dix ans plus tôt, je m'attelais à rédiger la première version du premier tome de cette histoire.
Il va de soit, que je n'ai jamais arrêté d'écrire durant cette période, malgré des moments de doutes tortueux et d'horizons brumeux. Je continue encore aujourd'hui ; certes, les pages ne défilent pas toujours aussi vite que je le voudrais. Les corrections et les activités liées à elles, prennent un temps fou, en plus d'écrire. Reprendre des passages, ne se fait malheureusement pas en un jour ; et puis, ce premier livre arrive. Je suis encore loin de la fin du quatrième, le troisième est un véritable chantier de style à ficeler ; Sans Nom aussi, ce très long texte écrit durant mes trois années de faculté, cette une véritable noirceur entrecoupée de sanglants échanges et de tristes désillusions : là aussi, je dois me résoudre à trancher dans le vif de la page.
Cependant, il n'est jamais facile de fendre droit, sans riper sur des os. Cette métaphore est assez morbide, bien qu'elle pose le problème de manière concrète. Si j'enlève tel passage, un pan d'intrigue risque de sauter dans le même mouvement foudroyant. Dilemme, Dilemme... Couper certes, mais de manière précise. La phase de réécriture ne s'élabore pas en peu de temps : des choix sont à réaliser en amont et des hésitations se glissent ici ou là. Je suppose que c'est la raison pour laquelle je rechigne souvent à me glisser dans la peau du Scriptueur.
J'affûte déjà la pointe de ma plume, avec une certaine détermination anticipée ; même si, je cherche toujours où sectionner, exactement. Une histoire est toujours insatisfaite de la forme qu'elle prendre ; parfois, à l'effigie d'une bête hargneuse qui dévore tout ce qui passe à portée de canine et grandit dans tous les sens au point de devenir informe - ou pire encore, boiteuse. A son créateur d'y mettre bon ordre...
Rêveusement vôtre,
G.N.Paradis
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