mardi 18 septembre 2012

Sans Nom T2 le Palais des Ombres (extrait)

  Voici un nouvel extrait de Sans Nom, le Tome 2 le palais des ombres (titre non définitif), qui mérite une réécriture tranchante :

Un frisson le parcourut; le jeune homme manqua l’une des marches du bus et s’affala lourdement sur le trottoir. Avec un air attristé, il se releva sous le nez de quelques passagers qui l’observaient avec de larges sourires. S’ils désiraient rire, pourquoi diable ne le faisaient-ils pas ?
   Le bus redémarra et s’éloigna rapidement. Bientôt, il fut avalé par les pans de brume qui s’accumulaient entre les murs gris des immeubles, telles d’immenses ailes blanches et humides. Des lampadaires clairsemaient d’ombres ce panache fantastique de chaque côté de la rue. Malgré son écharpe et son manteau, Galf subissait la morsure du gèle de plein fouet, notamment à cause des milliers de gouttes d’eau volatiles qui parsemaient ses vêtements chauds.
   Il ne comprenait pas pourquoi la nuit avait englouti le monde aussi vite. Il devrait normalement rester encore une ou deux heures de Soleil; en témoignait sa montre qui indiquait dix-sept heures. Ou alors était-ce lui qui percevait les choses différemment ? Un nouveau frisson le saisit. Une plainte spectrale remontait la rue, portée par un vent inattendu.
   Le rue se brouilla, puis bascula à la verticale, poussée par ce que Galf jugea être une main blanche, bien que l’image restât indistincte…  Le jeune homme sentit le sol trembler sous ses pieds et tituba, comme manipulé par des ficelles invisibles. Il eut l’impression de se dédoubler. Une partie de lui, d’une légèreté stupéfiante, tenta de filer…

   Une ombre longue souligna les contours évanescents du paysage désertique. Une ligne lumineuse la traversa de part en part, puis fila…

   Il se vit, être chancelant, désorienté, s’accrocher un une barrière en bois pour ne pas tomber. Puis il rejoignit son enveloppe charnelle à la manière d’un papillon de nuit attiré par une lumière intense. 
    Ses doigts se convulsaient sur le bois. Il serra les dents, s’agrippa davantage à la matière froide du métal ; une main se posa sur son épaule. Terrifié, Galf leva les yeux sur la forme floue qui le dominait de toute sa hauteur.
   « — Galf ? Que vous arrive-t-il ?
Un déclic déverrouilla l’esprit du jeune homme égaré.
   — Je ne sais pas. C’est bien vous, Zero ?
   — Qui d’autre se promènerait avec un voile d’invisibilité dans cette rue, selon vous?
   — Désolé, je ne sais pas ce qui m’a pris…
   — Je vous ai fait peur; j’en suis navré.
La silhouette brouillée de Zero s’éloigna de quelques pas tandis que Galf se redressait en clignant des yeux. Aucun doute, il devenait fou. Certes, il faisait froid, mais la brume et l’obscurité s’étaient volatilisées. Quelques éclats mourant du Soleil embrasaient par instant les globes des lampadaires.
   — Nous devons parler.
Le jeune homme déchira les derniers lambeaux de cauchemar qui drapait encore son esprit, et reporta son attention du le journaliste interplanétaire.
[...]

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L'histoire se déroule sur un monde nommé "Sans Nom", très proche du notre technologiquement. Si j'en juge par mon projet intégral, tout est sensé se terminer au milieu de la galaxie sur une planète nommée Gan-Métal. Cet univers est différent de celui du monde de Lunambre. Ce texte a été écrit avant. La magie n'existe pas sur ce monde, en revanche, quelques humains peuvent développer des capacités psychiques.
 

A suivre, un jour ; seul le premier tome de la Danse du Lys et la Ière partie du monde de lunambre ont été publiés pour le moment. Je vous invite à vous les procurer. : )

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"Mon histoire ne s'accorde ni à leur monde, ni à leur mode de vie; leurs vies et la mienne ne suivent pas le même chemin. J'ai un bien autre monde en tête, qui porte dans le même coeur son amère douceur et sa peine aimée, le ravissement de son coeur et la douleur de l'attente, la joie de la vie et la tristesse de la mort, la joie de la mort et la tristesse de la vie. En ce monde, laissez moi avoir mon monde, et être damné avec lui ou sauvé avec lui."

Gottfried de Strasbourg

"Quand Ils parlent d'espérances trompées,
De Tristesse et d'oubli, d'amour et de malheur,
Ce n'est pas un concert à dilater les coeurs;
leurs déclamations sont comme des épées :
Elles tracent dans l'air des cercles éblouissant;
Mais il y pend toujours quelques gouttes de sang."


Extrait de La Muse, d'Alfred Musset, tiré du recueil les Nuits de Mai